Trois ans après sa disparition, Henri Dutilleux est célébré à l’occasion du centenaire de sa naissance. Les nombreux concerts qui lui sont dédiés, en France comme à l’étranger, mais aussi les dispositifs de médiation — archives en ligne, conférences, projections, etc. — permettent de découvrir et redécouvrir les multiples facettes de cette figure incontournable du xxe siècle.
La commémoration nationale que la Cité de la musique-Philharmonie de Paris a l’honneur de coordonner sous le patronage de la ministre de la Culture et de la Communication et de la maire de Paris a pour vocation de faire rayonner l’ensemble des actions entreprises durant l’année 2016. Nous nous y employons chaque jour en relayant toutes les initiatives, et en les accompagnant toujours d’un regard sur le parcours d’Henri Dutilleux.
Ainsi se dessine un autre visage du compositeur. L’héritage impressionniste dans lequel on avait pris l’habitude de l’inscrire ne suffit plus à rendre compte de sa position : les archives et les travaux de musicologues nous montrent combien il était un auditeur de son temps, toujours curieux des inventions musicales de ses pairs, par-delà les frontières esthétiques. On voit émerger un musicien en dialogue avec les arts, à travers ses œuvres pour la scène ou le cinéma, mais aussi ses « stimulants » picturaux ou poétiques. Henri Dutilleux semble s’être posté au croisement des chemins, à l’image de l’interlocuteur généreux qu’il a toujours été, en particulier auprès des jeunes générations auxquelles il n’a eu de cesse de prodiguer ses encouragements avec bienveillance.
La meilleure façon de rendre hommage au compositeur est de le suivre dans cette voie : favoriser l’accès aux œuvres du présent, préserver le temps de la création, encourager les générations montantes. Cette commémoration nationale nous offre l’opportunité de considérer l’avenir de la vie musicale.
Laurent Bayle
Directeur général
Cité de la musique-Philharmonie de Paris